Marcel Proust à Gaston Gallimard
Une lettre inédite, décembre 1918
Cette lettre jusqu’alors inconnue de Marcel Proust à Gaston Gallimard a été retrouvée à l’occasion de l’organisation de l’exposition Marcel Proust. La Fabrique de l’œuvre, actuellement présentée à la Bibliothèque nationale de France. Elle figurait dans les archives de Jean Paulhan, conservées à l’IMEC (Institut Mémoires de l’édition contemporaine), de même que six autres lettres inédites de Marcel Proust à Jacques Rivière, directeur de La NRF. Datable avec certitude du mois de décembre 1918, elle vient s’intercaler entre la lettre 85 et 86 de la Correspondance échangée entre Gaston Gallimard et Marcel Proust, publiée par Pascal Fouché (Gallimard, 1989).
Durant l’été 1948, alors qu’il écrit Le Hussard sur le toit, le romancier suggère à son éditeur, venu lui rendre visite dans l’Isère, d’accueillir l’œuvre de Machiavel dans sa prestigieuse collection.
En ce printemps 2014, les femmes sont à l’honneur à la «Pléiade», avec la parution des deux nouveaux tomes des Œuvres complètes de Marguerite Duras et la «nouvelle entrée» de Mme de Lafayette dans la collection. Nous sommes loin de la parité, il est vrai ; mais force est de constater que l’histoire littéraire elle-même s’écrit au masculin jusqu’au milieu du XXe siècle ; et il n’est pas à la portée de la collection, si bienveillante soit-elle, de la corriger.
Les archives d’imprimeurs sont une source importante pour l’histoire du livre, de l’édition et de la vie des idées. Aussi convient-il de saluer l’existence d’un site fort bien documenté1, consacré à l’un des ateliers parisiens ayant imprimé quelque quarante titres de la « Bibliothèque de la Pléiade » entre 1936 et 1950 : l’Imprimerie Union. Une page y est consacrée aux relations de cet atelier parisien avec Jacques Schiffrin2, le créateur et directeur de la collection ; une autre donne accès à quelques-unes des lettres d’affaires adressées par celui-ci en 1940 à l’un des deux fondateurs de l’imprimerie, Dimitri Snégaroff.
Nous avons déjà évoqué le contexte de publication et de réception du premier volume consacré par la «Bibliothèque de la Pléiade» aux œuvres de Charles Péguy, réunissant en 1941 ses poésies complètes. Cette entreprise avait fait date et s’inscrivait dans le prolongement de l’édition posthume des œuvres complètes de l’écrivain à la NRF, entreprise dès septembre 1916. La parution de la nouvelle édition des Œuvres poétiques et dramatiques de Charles Péguy est l’occasion d’apporter une pièce complémentaire au dossier de l’édition de 1941.
La bibliographie réserve souvent des surprises à ceux qui s’y exercent, par métier ou par passion. Elle relève parfois d’une science du palimpseste, mettant au jour un récit caché sous le texte imprimé. Science auxiliaire de l’histoire, elle a vocation à raconter des histoires...