Anniversaire. Henri Michaux (24 mai 1899 – 19 octobre 1984)
Ne me laissez pas pour mort, parce que les journaux auront annoncé que je n’y suis plus. Je me ferai plus humble que je ne suis maintenant. Il le faudra bien. Je compte sur toi, lecteur, toi qui vas me lire quelque jour, sur toi, lectrice. Ne me laisse pas seul avec les morts comme un soldat sur le front qui ne reçoit pas de lettres. Choisis-moi parmi eux, pour ma grande anxiété et mon grand désir. Parle-moi alors, je t’en prie, j’y compte.
Ecuador (1929).
Réunis en liasse et numérotés par Kafka en 1918 (avec des ajouts en 1920), les « Aphorismes de Zürau » sont aussi célèbres que diversement interprétés : c’est souvent ce qui arrive aux énoncés hermétiques et aux recueils provisoires. S’ils ne sont pas les Pensées de Pascal, ils en ont l’apparence, et leur densité intellectuelle et d’écriture intrigue et séduit autant que le mystère de leur destination. En voici un échantillon, dans la traduction nouvelle de Stéphane Pesnel.
Dans la remarquable préface qu’il a donnée au volume des Essais de Proust, Antoine Compagnon s’attache notamment à explorer les enjeux du choix d’un tel titre. Proust utilisait lui-même le terme d’essai, pour désigner par exemple les rudiments de sa réflexion sur Sainte-Beuve. Il avait lu Taine (Essais de critique et d’histoire), Emerson (Essais de philosophie américaine) et bien entendu Montaigne. Essais était un titre familier à ses contemporains aussi bien qu’à lui-même. Encore faut-il s’entendre sur ce qu’il recouvrait pour eux, et sur sa signification dans un volume comme le nôtre.
Dans l’été de 2021, il fut abondamment question des manuscrits de Céline remis, soixante ans après la mort de l’écrivain, à ses ayants droit. Différents experts furent appelés à la barre médiatique. Il y eut bien quelques déclarations oiseuses, comme la comparaison avec les « soixante-quinze feuillets » de Proust qui, malgré le « raffut » (sic) fait autour de leur publication, pèseraient peu face aux milliers de pages de Céline. Mais on mettra cela sur le compte de l’humour. Dans l’ensemble, le dossier de presse témoigne de l’importance de la découverte – elle est réelle – et confirme, à vrai dire inutilement, tant la chose est évidente, que Céline excite plus que jamais les passions.
Les 15 janvier 2022 et 10 février 2023 marqueront respectivement le quatrième centenaire de la naissance de Molière et le trois cent cinquantième anniversaire de la création du Malade imaginaire, sa dernière comédie ballet, réussite absolue par la fusion ingénieuse de la comédie, de la musique et de la danse.
Parution le 17 Octobre 2024
208.50 €