Parution le 17 Octobre 2024
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1821 est un bon cru pour les écrivains. Dostoïevski naît à Moscou, Baudelaire à Paris, Flaubert à Rouen. Des astres de moindre grandeur font également leur apparition, comme Octave Feuillet, autre Normand, abonné en son temps aux grands succès, ou Ernest Feydeau, dont la Fanny (1858) se voulait une Bovary parisienne.
Feydeau est l’ami de Flaubert, qui correspond avec lui, le nommant, selon l’humeur, « aimable Nabouchoudouroussour » ou « vieux vésicatoire ». Fidèle à ses principes (voyez ici même la présentation de l’Album Gustave Flaubert), il lui conseille en 1858 de ne pas faire figurer son portrait en tête de ses œuvres : « L’artiste ne doit pas exister. Sa personnalité est nulle. Les œuvres ! les œuvres ! et pas autre chose. » Et en décembre 1862 — Salammbô avait deux semaines —, il n’oublie pas de le féliciter à l’occasion de la naissance de son fils, Georges.
Ce fils (ce « moutard », en termes flaubertiens) deviendra un grand auteur dramatique, artiste du langage, maître du rythme, mathématicien du rire. Ses pièces renouvelleront le genre auquel on les rattache, le vaudeville. Un siècle après la mort de Georges Feydeau, survenue en 1921, un volume de son théâtre va paraître dans la Pléiade.