« Traduction. Si éreintant qu’il soit, ce travail m’amuse. Mais que de temps il y faut ! Je compte, en moyenne, et quand tout va bien, une heure par demi-page (de l’édition Heinemann – c’est du Typhon qu’il s’agit). Je crois que le résultat sera très bon ; mais qui s’en apercevra ?… Peu importe. »
(André Gide, Journal, 6 janvier 1917.)
« La traduction de Typhon par Gide est une œuvre dont bien des traducteurs plus compétents en théorie pourraient envier la qualité littéraire et la vie indépendante. Une des conclusions qui s’imposent, lorsqu’on a la charge de diriger ou de critiquer le travail de plusieurs traducteurs d’aujourd’hui ou d’hier, c’est qu’il y a des traductions fidèles et cependant mortes, voire mort-nées, tandis que d’autres sont moins fidèles, mais ont reçu l’étincelle de la vie. Le scrupule universitaire pousse à exiger la fidélité rigoureuse ; la passion de la littérature fait souhaiter l’existence de l’autre qualité. Le grand bonheur est de les rencontrer ensemble. »
(Sylvère Monod, Note sur la traduction de « Typhon » par André Gide, 1985.)
La traduction de Typhon par André Gide a été achevée d’imprimer le 25 juin 1918 et a paru à la NRF dans la petite collection à couverture bleue réservée aux œuvres et aux traductions de Gide ; tirage : 300 exemplaires. Cette traduction est aujourd’hui disponible (ainsi que l’intégralité de la Note que Sylvère Monod a rédigée à son sujet) dans la Pléiade, au tome II des Œuvres de Conrad, et dans le «tirage spécial» intitulé Au cœur des ténèbres et autres écrits.