La Pléaide

Ajouter à ma sélection Ajouter à ma bibliotèque

Colette

Le Blé en herbe et autres écrits

Tirage spécial Préface d'Antoine Compagnon

Parution le 23 Février 2023
Bibliothèque de la Pléiade
Achevé d'imprimer le 01 Février 2023
1376 pages, rel. Peau, 104 x 169 mm

71.00 € Acheter le livre

ISBN : 9782073015785
Code distributeur : G07469
GENCOD : 9782073015785

Ce volume contient

Claudine à l'école - Douze dialogues de bêtes - Mitsou - Chéri - Le Blé en herbe - La Fin de Chéri - Sido - Le Pur et l'Impur - La Chatte - Gigi - L'Étoile Vesper.

Claudine à l’école est le grand succès de mars 1900. Le livre est signé Willy. On sait généralement qu’il s’agit du pseudonyme d’Henry Gauthier-Villars, qui l’utilise pour signer les productions de l’atelier qui lui écrit ses ouvrages. Cette fois, pourtant, le texte sort du lot. Il ne ressemble à rien de connu, la langue est nouvelle, le ton insolent, le propos scandaleux. C’est qu’il n’est pas de la plume d’un des scribes habituels de Willy : il est de sa jeune femme, Sidonie-Gabrielle, née Colette.
Colette : il faudra attendre 1923 et Le Blé en herbe pour que ce nom apparaisse seul sur la couverture d’un livre. Avant cela, il y aura eu d’autres « Willy », des « Colette Willy » et même des « Colette (Colette Willy) ». Mais on a vite compris. Catulle Mendès écrit à Colette : « vous avez créé un type ». Claudine en effet est un type, et elle deviendra un mythe. Colette en créera d’autres : celui de Sido, sa mère, « le personnage principal de toute [s]a vie » ; celui de Gigi, jeune fille élevée pour devenir une femme entretenue et qui échappe à ce destin ; et celui de Colette elle-même, qui se construit au fil de plusieurs vies – elle fut danseuse, mime, actrice, journaliste, directrice d’un institut de beauté, publicitaire… comme si la littérature ne pouvait suffire à lui assurer l’indépendance et la liberté qui sont, avec l’aptitude au plaisir, ses valeurs les plus hautes. Des tenues succinctes portées sur la scène du Moulin Rouge à la croix de grand-officier de la Légion d’honneur reçue en 1953, la ligne droite n’est pas le chemin le plus court. Mais l’œuvre de Colette s’est nourrie de ce sinueux parcours.
Colette appelle « littérature » tout ce qu’elle n’ai me pas : l’emphase, la « ciselure » et les idées générales, qui lui vont aussi mal, dit-elle, que les chapeaux empanachés. L’année du Blé en herbe, elle déclare à Simenon : « Supprimez toute la littérature, et ça ira. » « C’est le conseil qui m’a le plus servi dans ma vie », dira le romancier. C’est aussi ce qui préserve l’œuvre de Colette du vieillissement. L’ouverture de Chéri, en 1920, a époustouflé les lecteurs. Cent ans plus tard, on l’admire toujours. Mais le style ne serait rien s’il n’était au service d’un regard d’une extraordinaire sensibilité.
Colette, nous dit Antoine Compagnon, rend présents « le monde de l’enfance, l’étoffe de la sensation, l’émotion de la mémoire ». On la crédite aussi d’avoir été « la première femme qui ait vraiment écrit en femme » (A. Maurois), la première à explorer ainsi les amours adolescentes (Le Blé en herbe), à entretenir une réelle connivence avec la nature et « les bêtes », à poser ce qu’on appellera la question du « genre » (dans Le Pur et l’Impur, en 1941), etc. Mais ce sont ces trois domaines – l’enfance, la sensation, la mémoire – qu’il faut retenir si l’on veut lui rendre justice. Elle les partage avec Proust, dont elle admira « Combray » et qui pleura, dit-il, à la lecture de Mitsou (1919). Sans doute aurait-il été également sensible, s’il avait vécu, à La Fin de Chéri (1926), et à la conception du Temps qui s’y fait jour.

Colette. Le Blé en herbe

Cécile Mury, Télérama ( 1 au 7 avril 2023)

« Dans sa préface au tout nouveau recueil de textes de Colette, l'académicien Antoine Compagnon retrace brillamment le parcours de la déesse bourguignonne, celle qui fut d'abord romancière malgré elle, puis princesse de music-hall, amante scandaleuse et enfin gloire nationale, à l'issue d'une vie jalonnée autant de chefs-d’œuvre que de ...« détails piquants». Une introduction parfaite à cet ensemble de onze romans qui forment, à eux tous, un véritable monument biographique».

Une femme libre

Adélaïde de Clermont-Tonnerre, Point de vue (22 au 28 mars 2023)

« Alors que l'on fête les 150 ans de la naissance de Colette, Antoine Compagnon a sélectionné pour ce nouvel exemplaire de la Pléiade certains de ses textes les plus emblématiques. On y retrouve notamment Douze dialogues de bêtes, Chéri et La Fin de Chéri, Le Blé en herbe ou Sido, magnifique hommage à sa mère. Mais surtout, comme l'écrit Antoine Compagnon dans sa préface, « le monde de l'enfance, l'étoffe de la sensation, l'émotion de la mémoire».

Il y a cent cinquante ans naissait Sidonie Gabrielle Colette. Romancière, prolifique, femme libre, joyeuse...On la redécouvre.

Bernard Babkine, Madame Figaro (3 au 4 février 2023)

« En 1923, paraît Le Blé en herbe, signé Colette. Une première pour l'auteure des Claudine enfin « débarrassée» de son mari, Willy, qui signait à sa place. Et dans cette merveilleuse et précieuse collection de la Pléiade, on retrouve toutes ses passions et ses héroïnes, comme Sido ou Gigi... Au fil des pages, on découvre la naissance d'un mythe. Touchant et fascinant ».