La Pléaide

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Jean de La Fontaine

Fables

Tirage spécial illustré Édition de Jean-Pierre Collinet. Préface d'Yves Le Pestipon. Illustrations de Grandville

Parution le 15 Avril 2021
Bibliothèque de la Pléiade
Achevé d'imprimer le 15 Mars 2021
1248 pages, ill., rel. Peau, 105 x 170 mm

66.00 € Acheter le livre

ISBN : 9782072939983
Code distributeur : G05294
GENCOD : 9782072939983

Au printemps de 1671, Mme de Sévigné et La Rochefoucauld apprennent par cœur « Le Singe et le Chat ». La Fontaine a presque cinquante ans ; la gloire lui est désormais acquise. Aujourd’hui, La Fontaine a quatre cents ans, et l’on en oublierait presque ce que sa gloire, décuplée par les siècles, a de surprenant.
Né en 1621, longtemps « garçon de belles lettres », La Fontaine s’est d’abord contenté de vivre — « Ne point errer est au-dessus de mes forces » — , et de lire. Malherbe et les Anciens, Rabelais et Marot aussi. Il attendra le milieu du Grand Siècle pour commencer à écrire. À la chute de Fouquet (1661), son protecteur, il n’a presque rien publié. Mais bientôt viennent les Contes licencieux et surtout, à partir de 1668, les Fables choisies mises en vers. Le dessein était apparemment modeste : prélever des fables dans un vaste fonds, essentiellement antique (Ésope et Phèdre) pour les offrir au public français. Or, si l’épopée et la tragédie n’étaient pas dénuées de prestige, si le roman même permettait de se forger une réputation, traduire et mettre en vers des fables n’était assurément pas le plus court chemin vers l’immortalité littéraire.
La Fontaine est du côté des Anciens. Pourtant en quête « du nouveau », il revendique une imitation « sans esclavage », et, se gardant de toute affectation, invente un art d’une évidence (apparemment) naturelle : le travail semble invisible dans les Fables (il est vrai qu’aucun brouillon ne nous en est parvenu). Le secret de leur modernité ? Peut-être la pensée mobile du monde qui s’y déploie. Plutôt que d’imposer ses vues sur la nature humaine à la façon d’un moraliste, La Fontaine propose « une ample comédie à cent actes divers », ou encore un « tableau où chacun de nous se trouve dépeint ». La sagesse à l’œuvre dans les Fables n’est pas le produit de quelque transcendance: elle se déduit des dialogues, des actions et des passions des personnages, placés parmi les choses terrestres. De là sans doute une fascinante et inépuisable profondeur. « Non seulement il a inventé le genre de poésie où il s’est appliqué, mais il l’a porté à sa dernière perfection », dira de lui Charles Perrault, qui notait — et le constat demeure valable — combien les Fables plaisaient à tout le monde, tant aux « enjoués » qu’aux « sérieux », tant aux vieillards qu’aux enfants.
Le texte intégral des Fables est ici accompagné d’illustrations de Grandville. C’est la première fois que se trouvent ainsi réunies toutes ses gravures (une par fable) publiées en 1837 et 1840, et une importante sélection de ses dessins, qui nous plongent dans l’atelier de l’artiste.
Ses essais, tâtonnements et repentirs dévoilent le jeu entre représentation animale et représentation humaine des personnages. Baudelaire disait de Grandville qu’il l’effrayait plus qu’il ne le divertissait. Effrayante parfois, c’est vrai, drolatique souvent, pétrie de ses fantasmes et de ses hantises, la mise en image des Fables de La Fontaine par Grandville constitue un chef-d’œuvre de l’illustration.

Croquées par Grandville

Marianne, ( 23 au 29 avril 2021)

« Une nouvelle édition des Fables de La Fontaine qui mêlerait ses dessins originaux aux gravures publiées d'après ceux-ci, c'était le doux rêve du dessinateur Grandville. Deux siècles plus tard, le voici exaucé : un coffret vient de paraître dans la "Pléiade" qui célèbre autant, pour ses 400 ans, le fabuliste que l'illustrateur, dont 285 gravures et 192 dessins subliment les vers éclairés.»

La Fontaine, fabuleux fabuliste

Erik Orsenna, L'Express ( 15 au 21 avril 2021)

« A la Pléiade, une nouvelle édition des Fables, chacune accompagnée par une illustration de Grandville (merci Jean-Pierre Collinet, maître de cette fraternelle cérémonie). »

La Fontaine ou l'esprit français

Jérôme Leroy, Causeur, ( Mai 2021)

« Jean de La Fontaine fêtera cet été ses 400 ans et "La Pléiade" nous offre, à cette occasion, une belle réédition des Fables. Replongeons dans l’œuvre magistrale de cet homme doué pour le bonheur qui sut faire de la poésie une école de la précision et de la juste fantaisie.»

La Fontaine, l'ami retrouvé

François-Joseph Ambroselli, Le Figaro Hors-série (16 juin 2021)

« Ce recueil a un papier fin comme celui d'une bible ; les textes qui le composent usent aussi de paraboles pour nous offrir la vérité. On s'y promène en silence, au gré de nos envies, et l'on se laisse éblouir par la clarté du style, la justesse des mots, la profondeur d'esprit qui émanent de ces vers, publiés à partir de 1668, et retranscrits ici dans leur intégralité avec les gravures et les dessins de Grandville, pour fêter les 400 ans de leur auteur. A leur lecture, on se sent devenir plus sage du "monde habité"

Quatre cent ans après sa naissance, le 8 juillet 1621, l'esprit de La Fontaine continue à souffler, instillant liberté et conscience, ironie et tendresse dans les affaires humaines.

Elodie Maurot, La Croix, ((1er juillet 2021)

« Comme l'eau bienfaisante, les écrits de La Fontaine ne sont-ils pas porteurs d'une fécondité toujours nouvelle ? "Le pouvoir des Fables de La Fontaine est loin d'être épuisé" avance d'ailleurs avec conviction Yves Le Pestipon, spécialiste de son œuvre, en ouverture de l'édition anniversaire des Fables dans la collection de la Pléiade, qui s'orne, pour célébrer la 400e bougie du fabuliste, de plus de 400 gravures et dessins de Grandville (1803-1847). »